A l’attention d’Alexandre BOUCHEROT, co-fondateur d’Ulule, et de Mathieu MAIRE du POSET, directeur de projets chez ULULE:
Nous, réalisateurs, scénaristes, comédiens, producteurs, journalistes, techniciens, spectateurs et souscripteurs d’Ulule, nous étonnons de l’appel à participation sur Ulule pour financer « L’homme que l’on aimait trop », le nouveau film d’André Téchiné, avec Catherine Deneuve et Guillaume Canet, ainsi que « Homo Sapiennes » d’Audrey Dana, avec Alice Taglioni et Sylvie Testud, deux films produits par Fidelité. Pour permettre cet apport financier, Ulule a créé « Premier Cercle », un espace sur son site destiné aux longs métrages à exploitation commerciale.
Nous nous inquiétons qu’en ouvrant sa plateforme à des grosses productions, qui peuvent financer un film très aisément, Ulule ne se décrédibilise, et ne disqualifie un système porteur d’espoirs. Et ce sont ceux qui ont réellement besoin d’une plateforme comme Ulule, c’est à dire les petits projets, les indépendants, les francs-tireurs, ceux qui font leurs premières armes qui vont en pâtir.
Nous rappelons qu’un système solidaire comme Ulule marche sur la confiance. On ne peut qu’espérer que les gens ne s’enrichiront pas personnellement avec cet argent, car rien pour l’instant n’oblige le récipiendaire à dévoiler ce qu’il fait vraiment de l’argent reçu. Pour que ce système innovant, et encore à ses balbutiements, soit pérenne, il nous semble indispensable que ces appels se fassent dans une transparence parfaite et en donnant des informations non tronquées au public. C’est l’avenir de ce système alternatif qui est ici en jeu.
Par respect pour les auteurs de projet soutenus par Ulule ainsi que pour leurs très nombreux souscripteurs, par souci de ne pas voir un système alternatif dévoyé, afin d’assurer sa pérennité et sa légitimité, nous demandons donc à Ulule et à Fidélité :
– d’expliquer les raisons de cet appel public, de le justifier en présentant le budget du film, les financements déjà obtenus, les cachets de ses principaux comédiens, les comptes et les besoins de la production.
– de satisfaire à une exigence de présentation, requise habituellement sur Ulule, et totalement absente actuellement.
– de s’engager à rendre-compte des sommes recueillies et de leur utilisation.
Enfin, parce que ce film fera l’objet d’une exploitation commerciale et a donc un objectif de rentabilité, il nous semble décent que la production s’engage au minimum à rembourser les sommes avancées par les souscripteurs après l’amortissement du film.
Si Ulule et Fidélité ne sont pas en mesure de satisfaire ces demandes, nous estimons que cela nuirait grandement à Ulule et à ceux qui y participent de poursuivre « Premier Cercle » selon sa formule actuelle.
Les signataires