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L’EFT, libérez-vous de vos trauma ou autres émotions négatives

L’EFT permet d’atténuer les douleurs physiques et émotionnelles de manière rapide sans prendre de médicaments et sans perdre son temps chez un psy ou autre…

De nombreux thérapeutes qui travaillent à la fois sur l’esprit et le corps utilisent l’EFT avec des résultats exceptionnels. Il y a dix ans, les praticiens de l’EFT étaient peu nombreux dans le monde et il n’en existait aucun en France. La belgique est quant à elle bien en avance sur le sujet.

Aujourd’hui, cette technique se développe à l’hopital, aux urgences : utilisée dans le centre anti-douleur de Saint-Etienne, ainsi qu’à l’hôpital Saint-Luc Saint-Joseph de Lyon par le Dr. Viviane Belleoud, médecin rééducateur et algologue, ou encore le Dr Frédéric ROSENFELD, Médecin-Psychiatre (Clinique Lyon-Lumière à Meyzieu) applique lui aussi l’EFT et soigne rapidement trauma, phobies, telle que l’agoraphobie avec crises de panique sévères.

L’EFT est une réussite pour tout trauma, phobie, etc.., là où arnaque Psy / PNL ou autres techniques comportementales échouent.

> Annuaire des praticiens Certifiés en France
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eft

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Frédéric Rosenfeld, médecin-psychiatrie :
l’EFT à la clinique Lyon-Lumière de Meyzieu

« Je suis enthousiaste en songeant que l’EFT va faire son entrée dans la clinique début 2011. »


-Tu utilises l’EFT depuis avril 2008 maintenant. J’aurais voulu savoir ce que tu en penses.

– L’EFT épanouit ma réflexion de psychiatre clinicien : j’arrive à formaliser les problèmes des patients de façon plus simple, de sorte que l’EFT soit rapidement opérante sur ces problèmes. C’est un gain de temps et d’énergie appréciables, autant pour moi que pour le patient.

L’EFT a l’avantage de faciliter, de fluidifier les interactions entre le patient et le thérapeute. Le rapport de collaboration s’établit rapidement, dans quelque chose de volontiers convivial voire ludique. De plus, patient et praticien EFT émettent tous deux des hypothèses, et je trouve là un sens du partage que n’ont pas toutes les psychothérapies, comme l’EMDR ou la psychanalyse, par exemple. Par contre, les TCC – que je pratique – offre un tel rapport collaboratif.

Mais revenons à l’EFT : à la différence d’autres approches de soins, le patient d’EFT finit par être son propre thérapeute. Le praticien lui fait partager une technique afin qu’il la maîtrise et puisse s’auto-traiter – sauf dans des cas complexes bien sûr. C’est comme une course de relais !

Autre chose, encore : sous ses apparences simples, l’EFT se révèle être un outil d’épanouissement remarquable pour la créativité (celle du patient ; et celle du thérapeute). Là, siège le génie de toute chose simple : sous une apparente facilité, foisonne beaucoup d’inventivité et de créativité. Un exemple : un stylo est un objet simple, mais il offre à son propriétaire le choix de créer une infinité de textes ! De même, l’EFT est un outil simple, mais il s’offre en tant qu’outil de création à celui qui veut s’en emparer.

Pour finir, l’EFT stimule ma curiosité : je ne sais toujours pas comment ça fonctionne ! Bien sûr, on peut évoquer les méridiens de l’acupuncture ; on peut parler du Chi », cette « énergie » impalpable, non mesurable, et chère aux arts martiaux chinois. A travers ce mystère, il y a une énigme stimulante qui rend l’EFT intéressante, vivace, intrigante. Alors, que le mystère reste entier !

– Peux-tu me parler de la formation EFT que tu as suivie ?

– Il est important de souligner que l’étudiant en EFT n’est pas laissé dans la nature après sa formation. Des supervisions et des intervisions sont prévues. Il y a même un « Service après vente » puisque l’on peut te solliciter en tant qu’enseignante lorsqu’un cas s’avère difficile. Tout cela permet de rester up to date : à la pointe de l’actualité. Cela est sain, y compris pour l’EFT elle-même, car cela la maintient vivante et dynamique.

Cette attitude pédagogique, qui est la tienne, est le meilleur garant d’une injection régulière de sang neuf dans l’EFT. En même temps que l’étudiant s’autorise à se remettre en question, par ricochet cela t’invite à te repositionner dans tes connaissances et ta pratique. Quelque chose circule : l’EFT se réactualise et demeure jeune.

Je recommande cette formation, content de l’enseignement. Au fil du temps, j’ai d’ailleurs observé ta propre évolution dans ta pratique, ta fluidité, ta façon de délivrer l’enseignement.

Où cela va-t-il nous mener ? Je pense à la formule de Gary Craig : « Nous sommes tous au rez-de-chaussée d’un gratte-ciel de la guérison, et il nous reste beaucoup à apprendre ». Je suis curieux de savoir le nombre d’étages de ce gratte-ciel et même si… si ce nombre est fini. Mais ceci est une autre histoire.

Médicalement parlant, l’EFT représente une alternative intéressante aux médicaments, en particulier les anxiolytiques et les antalgiques. L’intuition est souvent le fruit de l’expérience : pour mon cas, j’ai le ressenti que l’EFT pourrait se poser en tant que partenaire solide des antidépresseurs dans le traitement des états dépressifs, et même des antipsychotiques pour le traitement des psychoses. Je m’appuie sur le souvenir d’une patiente délirante chez qui j’ai pu interrompre le traitement antipsychotique par la seule EFT. Une autre personne avait amendé son sentiment de déréalisation psychotique par l’EFT, en même temps que son traitement était allégé. Mais il s’agit de deux cas seulement ! Aussi, avançons pas à pas : je cite ces perspectives comme des voies de recherche scientifiques, non comme des vérités assénées.

Je rappelle que tu dis clairement ceci dans tes cours : l’EFT n’annule ni ne remplace le médecin et les médicaments. Il n’y a pas de rivalité à craindre. Je vois plutôt une entraide mutuelle et respectueuse, un partage de connaissances entre deux horizons différents – l’horizon des sciences biomédicales, et l’horizon des « médecines alternatives ». Il est bon d’encourager son déploiement.

– Est-ce que tu veux dire que depuis que tu fais de l’EFT, tu as modifié les traitements ? tu prescris moins ?

– Je suis partisan d’alléger les traitements autant qu’il est possible. Avec l’EFT, je peux me le permettre avec plus de facilité au sein de la clinique. L’EFT est comme un socle sur lequel les patients peuvent s’appuyer. En plus de la relaxation, de l’EMDR, des TCC, du sport, des groupes de psycho-éducation et du suivi psychothérapique – autant d’activités que propose la clinique où je travaille – l’EFT constitue une aide valable en parallèle des médicaments.

– Tu as eu des retours par rapport aux patients qui viennent en consultation EFT ?

– Oui. De façon globale, ce qu’il en ressort c’est que le travail qu’ils font avec toi leur apparaît — et m’apparaît à moi aussi — comme un véritable outil thérapeutique, qui les aide soit à mieux comprendre leur détresse, soit bien sûr à la dépasser. De plus, ils apprécient dans l’EFT son caractère « naturel », en d’autres termes : non médicamenteux ; mais aussi, sa douceur. Mais j’ai aussi des retours impatients de mes confrères soignants, de plus en plus désireux de se former à l’EFT : ils sont intrigués et curieux, comme un enfant devant un cadeau amusant qu’il n’a pas encore ouvert. Cette joyeuse impatience découle des bonnes choses que les patients rapportent aux infirmières, psychologues et psychiatres, de leur séance d’EFT. Je suis enthousiaste en songeant que l’EFT a déjà fait son entrée dans la clinique au printemps 2011 , et que tu vas intervenir dans d’autres cliniques psychiatriques en France, pour former d’autres soignants. Je me réjouis d’avance de découvrir leurs réactions lorsqu’ils découvriront que l’EFT…ça marche !

Dr Frédéric ROSENFELD
Médecin-Psychiatre
Clinique Lyon-Lumière à Meyzieu

>> Source : technique-eft.com

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Comments

1 Commentaire

  1. 08/07/2013 à 3:10 pm · Répondre

    Un article que tout bon psycho devrait lire…

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    Le psy, le patient et la Kundalini

    La montée de Kundalini est un phénomène énergétique d’une telle intensité qu’elle peut terrifier ceux qui la vivent. Pourtant, l’expérience peut être bénéfique, à condition d’être comprise.

    Spécialisé au début de ma carrière dans les addictions toxicomaniaques, je recevais très régulièrement le témoignage de patients aux prises avec des phénomènes psychosomatiques étranges. Nombre d’entre eux revenaient de Katmandou, de Kaboul, du Cachemire ou d’Auroville et racontaient des histoires invraisemblables que mes collègues et moi classions systématiquement dans la rubrique « délires psychotiques ».
    Presque tous avaient lu le livre de Michel Lancelot Je veux regarder Dieu en face (Albin Michel, 1968). Ils essayaient n’importe quelle substance ou pratique insolite susceptible de déclencher « quelque chose » qui, espéraient-ils, allait donner du sens à leur vie juvénile. La plupart, piégés dans leurs pratiques toxicomaniaques, étaient en réalité confrontés à une « urgence spirituelle ». Ils aspiraient à voir en quelque sorte Dieu en face, à accéder à un au-delà du « mur du langage », pour paraphraser Lacan. J’avais pu mesurer, derrière ces états toxicomaniaques et pathologiques, la force de cette aspiration, souvent niée par la psychiatrie.

    C’est fort de ce parcours et de mes propres expériences spirituelles, sur lesquelles je reviendrai, que je reçus Tristan à mon cabinet en 1998. Lors de sa première visite, ce jeune homme, informaticien âgé de 28 ans, me dit qu’il était perclus de douleur depuis une séance de pranayama (technique de yoga basée sur le souffle) un peu violente. Il pratiquait le yoga tout seul chez lui et cherchait à déclencher un état de conscience modifié. Mais il fut complètement pris au dépourvu par la violence de l’expérience. C’était quelqu’un d’introverti et de timide, qui fonctionnait normalement jusqu’au jour où ce phénomène se déclencha. Il était traversé de douleurs erratiques le long de sa colonne vertébrale. Celles-ci se déplaçaient, montaient puis descendaient et disparaissaient plusieurs heures avant de réapparaître à un endroit où parfois elles n’étaient jamais allées.
    A sa demande, il avait été admis à l’hôpital psychiatrique de Villejuif car il avait peur de se tuer. Il considérait en effet que cette « chose » qui se promenait en lui était le diable et se plaignait de la liberté totale qu’elle prenait, contrôlant selon lui son corps et ses actions. Il employait le terme « chose », faute de pouvoir nommer le phénomène plus précisément. Il était terrorisé. Les médecins qui l’avaient pris en charge l’avaient étiqueté « dysmorphophobique avec délire d’organes » car il ne se reconnaissait plus. Il était resté quelques jours à l’hôpital où un traitement médicamenteux l’avait temporairement calmé. Puis il avait arrêté de prendre ses médicaments car il ne voulait pas les prendre ad vitam aeternam. Trois jours après, le processus était reparti de plus belle.

    Apprivoiser la « chose »

    Il arriva donc à mon cabinet dans un état de panique. Il fallut une dizaine de séances avant qu’il n’arrive à calmer cette peur. Grâce à des techniques de relaxation profonde, nous sommes arrivés à dédramatiser la situation pour mettre dessus des mots plus justes et entrer dans un domaine où je n’ai pas peur d’aller, la spiritualité. Le fait d’aborder ce thème avec lui, ainsi que ma propre expérience d’éveil de la Kundalini, participa à son apaisement. Il connaissait le terme mais n’avait qu’une vague idée de ce qu’il désignait.
    Je sus très vite que c’était une expérience de Kundalini, en raison de ses symptômes : il avait l’impression qu’une chose se promenait en lui, une sorte de boule chaude plus ou moins supportable suivant la colonne vertébrale particulièrement sensible au niveau des chakras ; plus la boule montait (plexus solaire, gorge, etc.), plus les niveaux de vigilance et de perception directe des objets se modifiaient (audition, vision etc.). L’une des caractéristiques de la Kundalini est de provoquer une amplification des sens. Vous pourriez presque entendre une fourmi grimper sur un mur. Quand la chaleur était dans l’œil de Tristan par exemple, cela s’accompagnait d’une amélioration de sa vision ; quand elle était au milieu du front, ce sont ses pensées qui étaient plus fluides. Il se sentait plus intelligent. En ce sens, la Kundalini procède à un véritable « nettoyage » des capacités perceptives et cognitives.
    Lors des séances, j’utilise un processus de pleine conscience : je demande au patient d’observer dans son corps ce qu’il est en train de vivre sans chercher à s’en défendre. À mesure que Tristan observait cette chose dérangeante et violente en lui, elle lui devenait de moins en moins étrangère. Il constata qu’elle n’était pas hostile, et en vint même à considérer qu’elle ne lui voulait que du « bien ». Il en inféra qu’elle se déplaçait dans son corps pour mettre de l’ordre dans ses organes vitaux, dans sa colonne vertébrale, son cœur, ses yeux, etc.

    Voyages sous hypnose

    Comme il était à présent plus serein, je lui posai la question : « Voulez-vous que je vous en débarrasse par l’hypnose ou par l’EMDR ? » (Eye Movement Desensitization and Reprocessing, soit en français Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires) C’était possible selon moi de renvoyer cette énergie dans le sacrum, à la base de la colonne vertébrale. Tristan demeura perplexe et gêné. Curieusement, il ne semblait pas motivé par l’idée de « guérir » et de retrouver une vie normale, débarrassée d’elle. Il se fit l’avocat de la « chose » bien qu’angoissé à l’idée de n’avoir aucun contrôle sur elle. Il la défendait en arguant qu’elle ne voulait que son bien et sa santé tout particulièrement. Ce qui, considérant son état, semblait pour le moins paradoxal.
    Toutefois, Tristan finit par accepter de faire de l’hypnose médicale et thérapeutique pour faire disparaître ses acouphènes et ses douleurs. En réalité, c’est le développement de la Kundalini elle-même qui allait y remédier naturellement.
    Suite à la première séance d’hypnose, les symptômes habituels s’intensifièrent à un point tel qu’il ne dormait plus ni la nuit, ni le jour. Sans doute la Kundalini avait-elle été stimulée. Un arrêt maladie lui permit de se reposer et de faire quelques séances de relaxation profonde pour alléger la peur qu’il avait de ne plus pouvoir dormir.

    Les séances d’hypnose suivantes me confrontèrent à un phénomène étrange. En effet, Tristan parlait en transe hypnotique et disait à haute voix les bribes de pensées qui passaient sur l’écran de ma conscience, pensées qui tournaient autour de mes interrogations cliniques le concernant. J’entendais la phrase à laquelle je pensais dans ma tête, et il disait la même chose à voix haute sur le divan.
    Ces phénomènes d’adéquation totale entre mes pensées, mes sentiments et sa voix commentant mes propres processus psychiques me rappelèrent mes propres expériences d’éveil de la Kundalini car j’avais eu par la suite des expériences télépathiques très puissantes. Cette expérience me conforta dans l’idée que j’avais affaire au même phénomène, et que le problème de Tristan était d’ordre à la fois énergétique et spirituel, et non pathologique.
    Il entrait avec une facilité étonnante en transe hypnotique et somnambulique. Tristan revenait de ses voyages en état modifié de conscience avec des expériences de chants « divins » qui le faisaient pleurer de joie. Pour lui, ces chants étaient si beaux qu’ils ne pouvaient en aucune façon être reproduits sur terre. Lorsque Tristan entendait le « chœur des anges », la « chose » travaillait près de son oreille droite.

    Jour après jour, semaine après semaine, Tristan manifesta une tendance de plus en plus spontanée à entrer en transe. Dès que je posais mon doigt sur son front entre les deux yeux, il basculait et devenait catatonique. Il partait dans des voyages aux confins de l’imaginable. Il disait qu’il voyait et expérimentait des choses indescriptibles appartenant à des mondes qui ont d’autres lois, où opèrent d’autres organes de perception. Il me disait avoir rencontré des êtres sans corps qui n’ont jamais connu l’incarnation ou bien des êtres autrefois incarnés et refusant de le devenir à nouveau. Quelquefois, lors de ses séances, il hurlait, affirmant traverser des espaces-temps où des êtres de pure conscience, sans corps réel, l’importunaient. Là encore, mes propres expériences (non seulement de la méditation mais aussi par exemple de la respiration holotropique avec le psychiatre Stanislav Grof) me permirent d’accueillir ces récits avec ouverture.

    Normalisation

    Je le vis toutes les semaines au début. Il lui fallut six à huit mois pour retrouver une forme de sérénité, et ne plus être aux prises avec des douleurs handicapantes. Puis les séances, qui s’étalèrent sur environ deux ans, allèrent en s’espaçant. Sa santé physique s’améliorait de jour en jour. Son équilibre psychologique retrouvé, il put reprendre son travail d’informaticien.
    Sa Kundalini réparatrice se promenait du plexus solaire (chakra du coeur) aux chakras de la gorge et du front, sans « explosion » au niveau de la tête. Elle se déployait librement dans tout son corps et le plaisir d’être « travaillé » par elle s’était substitué aux douleurs. Ses qualités de concentration et de présence au monde s’étaient fortement développées, au point qu’il travaillait beaucoup pour améliorer ses conditions matérielles et « acheter une maison à la campagne » plus tard.
    Les dernières séances de Tristan furent toutefois étranges. Il adoptait sous hypnose des postures du corps et des gestes des mains qui me rappelaient ceux de certains schizophrènes que je soignais à l’hôpital psychiatrique de Charenton au début des années 80. C’était le cas tout particulièrement lorsqu’il entrait dans une grande crise d’angoisse et de dépersonnalisation. Je me demandais si ces patients chroniques, au-delà du label « psychose hallucinatoire ou schizophrénie », n’étaient pas les jouets d’une telle force kundalinique, « aveugle » car méconnue et rejetée violemment par le sujet lui-même.
    Après ces épisodes, il retrouva un corps et des pensées fluides et ne sut quoi dire sur ces gestes automatiques. Mais il avait l’impression qu’ils avaient un sens profond. Selon moi, ils pouvaient être interprétés comme des mudras, des gestes à la signification symbolique extrêmement puissante, de haute valeur psychique pour Tristan.
    Il disait ressentir une convergence de sa personnalité « psy » et de sa personnalité « spi » (spirituelle). Le résultat principal de cette convergence était la joie. Il était dans une forme de lâcher prise et ne s’inquiétait plus de savoir où allait la « chose ». Sa phobie des autres et son côté casanier avaient fait place à un enthousiasme jamais remis en question à ma connaissance, lorsqu’il s’agissait de prendre un pot avec ses collègues, ou d’inviter copains et copines à la maison.

    Expérience personnelle

    J’eus affaire au cours de ma carrière à d’autres cas de montée de Kundalini, mais celui de Tristan fut sans nul doute le plus facile à décrire et à expliquer. J’ai été aidé en cela par une solide connaissance théorique du sujet, et par mon double regard de psychologue occidental et de méditant, puisque je pratique la méditation zen depuis les années 70.
    En 1980, je méditais quotidiennement depuis deux ans sous la direction du maître zen Sensei Deshimaru. Ce matin-là était analogue à tant d’autres matins où je me rendais à 7h 30, au dojo du XIVe arrondissement de Paris qui réunissait une trentaine de moines et de laïcs zen. Très vite après le début de la séance, une forte chaleur dans mon colon, que je croyais être un début de colique, s’intensifia, me gênant dans ma concentration. À mesure que cette « chose » montait, un combat de plus en plus violent et irrationnel s’instaura en moi. Puis alors que la chaleur arrivait au niveau de l’estomac, l’idée d’être pris de diarrhée fut remplacée par une intense envie de vomir. J’y opposai un refoulement puissant et désespéré car je ne voulais pas déranger le zazen de mes compagnons. Je sentais que maître Deshimaru, qui durant les séances circulait en silence derrière les méditants, se tenait à quelques pas de moi en tenant le kyosaku, le bâton d’éveil. Je fis gasho, les mains jointes, ce qui signifiait que je demandais le kyosaku pour reprendre le contrôle de ce qui m’arrivait, au moins jusqu’à la fin de la séance.

    Sensei Deshimaru m’asséna un coup à l’épaule droite puis gauche. Immédiatement, je sentis mes énergies se remettre à circuler. Mais quelques minutes plus tard, la chaleur abdominale reprit de plus belle et l’envie de vomir avait doublé d’intensité. J’essayais toujours de lutter. En vain ! Epuisé par le combat contre cette « boule brûlante » et ascensionnelle, j’ouvris la bouche dans la manche de mon kimono, car la chaleur était maintenant au niveau de ma gorge, et l’envie de vomir était incoercible.
    Mais rien n’en sortit. Dans un élan soudain, fulgurant et violent, la « chose brûlante » bondit vers mon cerveau. Après quelques secondes d’obscurité, une explosion eut lieu sans que je puisse saisir ce qui m’arrivait. Cette expérience reste pour moi installée dans l’indicible. Toutes les douleurs physiques issues de la posture du zazen disparurent sur le champ, ainsi que la boule brûlante. Alors qu’une joie sans nom envahissait ma poitrine, mes yeux ouverts virent avec ravissement ce qui m’entourait, un monde à la fois identique et complètement différent. Tout était d’une beauté époustouflante. Mes perceptions sensorielles avaient changé à un point difficilement descriptible.
    Toutes les formes et les couleurs revêtaient une intensité étrange et une précision que je ne connaissais pas avant cette expérience. Chaque objet, chaque son, chaque odeur, même mauvaise, méritait qu’on s’y attarde afin d’être « dégusté ». J’avais le sentiment d’avoir vécu jusqu’à présent dans un brouillard perceptif épais qui se dissipait, et cela produisait en moi le sentiment très physique d’une « présence » qui n’était que beauté. Aucune mémoire du passé ne venait la perturber. Aucun mot ni aucune phrase ne traversait le champ de ma conscience d’être.

    Avant cette expérience, je n’avais que des relations nécessaires aux autres, sans plus. Par la suite, mes besoins de liens sociaux augmentèrent. Je remarquai également que j’avais développé une connaissance directe de l’être humain et de son état psychique. Je pouvais voir que d’autres personnes au dojo n’étaient pas complètement « dépliées » mais dégageaient une intense présence dans leur regard et dans leur corps. Je considère que cette expérience me mit de plain-pied dans mon vrai moi, qui n’est autre à mes yeux que cette « présence » dans laquelle nous sommes immergés. J’ai mis le mot Kundalini dessus des années après, suite à la lecture du livre de Gopi Krishna, qui relate l’éveil de sa propre Kundalini. Il est rare que des thérapeutes parlent de leurs propres expériences spirituelles. Mais j’ai aujourd’hui 61 ans, et je souhaite éclairer ce point au mieux, de manière à aider ceux qui sont dans un travail spirituel ou se retrouvent confrontés à des cas comparables à celui de Tristan.
    Smaïn Hadjadj/Inrees/Mai 2013.
    Source : http://www.inrees.com/articles/Le-psy-le-patient-et-la-Kundalini/

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